La tentation du Grand Format…

photographe

Depuis cinq ans que je m’intéresse à la photographie argentique, j’ai eu la chance d’essayer pas mal de choses différentes. Grâce à Internet, aux divers sites et forums spécialisés, j’ai tâté du télémétrique, du réflex, du folding et du réflex bi-objectif.  Différents modèles, plusieurs marques (souvent du matériel pas cher, bradé par tous ceux qui n’en ont plus l’utilité… merci le numérique !), et principalement deux formats de film : le classique 24×36 mm (que tout le monde connaît pour l’avoir eu en mains avant d’utiliser les cartes mémoire) et le moyen format en 6×6 cm. Il y a déjà de quoi faire, me direz-vous !

Oui, mais… il existe autre chose !

Si on augmente encore la taille du négatif, on passe au Grand Format. Il faut vous dire que plus la taille du négatif augmente et plus on peut y mettre d’ informations, de détails. Un peu comme la taille des capteurs numériques si vous voulez. Il est donc tentant (et ça arrive à beaucoup de photographes, croyez-moi !) de se tourner vers de plus grands formats de film (ou de capteur numérique)  pour obtenir de meilleures performances, des photos plus fouillées, plus riches en nuances et en détails.

Seulement voilà,  ma démarche n’a rien à voir avec cette  course aux armements de dernière génération.  Sinon je me fierais au dernier guide d’achat des magazines spécialisés. Il m’en coûterait simplement quelques milliers d’euros. Pour des portraits de mes gamins ou des fleurs sèches dans mes plates-bandes, ce serait un peu exagéré.

Je vous explique ?

En photo numérique, tout doit aller vite, tout doit être parfait. Parfaitement droit, parfaitement net (ou parfaitement flou !), parfaitement de niveau, parfaitement dérawtisé avec Photoshop, parfaitement éclairé… parfaitement chiant, tout ça.
On n’a plus droit à l’erreur car tout ou presque est récupérable avec l’ordinateur. Si on se plante, on le voit tout de suite et hop, on corrige. Trop facile, trop rapide, trop de photos, pas assez de résultats intéressants (je ne dis même pas « beaux », notez bien). Je le vois bien en essayant d’alimenter mon photoblog régulièrement : je fais une sortie avec le réflex numérique, en me disant « Boarf, je vais trouver un truc sympa, pour le blog… ». Hé bin non. Mais je reviens avec 50 photos quand même, toutes médiocres, avec de multiples essais, de focale, d’exposition… « Je verrai ça sur l’ordi… ».

Mauvais plan. Sur l’ordi elles ne sont pas meilleures et je passe du temps à essayer de les rendre présentables. Et je ne réussis pas à toutes les supprimer, (« on sait jamais… au cas où… »  Ridicule.

En fait j’ai envie d’un retour aux sources (sources que je n’ai pas connues, je ne suis pas si vieux). Je devrais donc dire d’une découverte de cette autre démarche, où l’on va cadrer sa photo sur un dépoli, s’isoler du monde environnant pour affiner sa mise au point sous un drap noir (ou une veste, pour le moment ;-). En grand format, les photos se prennent une par une, sur pied, les plans-films sont dans des châssis que l’on doit changer pour chaque prise de vue. Le plan-film coûte cher, soit dit en passant. Alors on ne prend qu’une, voire deux photos et on s’applique pour qu’elles soient réussies. On utilise ses yeux, sa tête (aucune électronique à votre secours !), une cellule à main pour mesurer la lumière et « roule ma poule ! ».  Envie de lenteur, d’application, de simplicité.

Car l’appareil est simple, en dépit des apparences ! Pour commencer je m’initierai aux joies du Grand format en 4×5 pouces (soit un négatif d’une taille d’environ 10 sur 12 cm). Avec ceci, acheté à un sympathique photographe de Nancy pour une bouchée de pain (salut G-F, si tu passes par ici !)

planchette-objectif

Un gros plan de la planchette sur laquelle est montée l’optique (un Voigtlander 135 mm Anastigmat de 1929)

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L’ensemble monté sur trépied. Il s’agit d’une Linhof-color monorail des années 60. Vous comprenez mieux l’idée de lenteur et d’application ? : )
A bientôt pour la suite !

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